Togo : Injustice et Silence – Un An après la détention Arbitraire pour Bobo Périta, Où Sont les Défenseurs des Droits de l'Homme ?

ZOGBEA ZEWOU ZEWOU
21 oct. 2024
4 min de lecture

Cela fait plus d'un an que la police togolaise avait arrêté Kossi Elikplim Dzotsi (membre de la communauté LGBT-TG), également connu sous le nom de Bobo Périta, pour des accusations d'outrage public à la pudeur et de violation des "bonnes mœurs". Bobo Périta, membre de la communauté LGBT au Togo, est accusé d'avoir publié des vidéos sur les réseaux sociaux qui auraient "choqué la morale publique" en remettant en cause les normes sociétales et en exprimant ouvertement sa sexualité. Les accusations incluent le défi aux institutions et des comportements jugés "contre nature" avec des personnes du même sexe.

Depuis son arrestation le 26 mai 2023, Bobo Périta est resté en prison, et sa situation s'aggrave de jour en jour. Pour des raisons de sécurité, nous ne diffuserons pas d'informations sur la libération conditionnelle. Le 1er juin 2023, après plusieurs jours en garde à vue, il a été officiellement transféré à la prison civile de Lomé par la police togolaise. Malgré de nombreuses mises en garde émises par les autorités, Bobo Périta a continué à être une figure audacieuse, utilisant sa plateforme pour s'exprimer et défier les tabous sociétaux.

Ses actions ont indubitablement déclenché un débat sur les libertés autorisées au Togo, en particulier pour les personnes LGBTQ+. Pourtant, au lieu de recevoir le soutien des organisations internationales de défense des droits humains, cet homme a été abandonné à un système qui punit sa liberté d'expression et son identité.

Un Cas d'Injustice

L'arrestation et la détention prolongée de Bobo Périta soulèvent de graves questions concernant la liberté d'expression, la criminalisation de l'homosexualité et l'abus de pouvoir judiciaire au Togo. L'action rapide du gouvernement pour incarcérer Bobo Périta contraste fortement avec le silence de ceux qui sont chargés de défendre les droits humains. Pour des raisons de sécurité, nous ne diffuserons pas d'informations sur la libération conditionnelle.

Où sont les organisations des droits de l'homme qui prétendent protéger les marginalisés ?

Dans un pays où la morale publique est strictement appliquée, la défiance de Bobo Périta est perçue comme une provocation. La police l'a accusé à plusieurs reprises d'avoir publié du contenu obscène en ligne, y compris des vidéos où il expose sa nudité. Cependant, est-ce réellement la nudité et « l'obscénité » qui préoccupent les autorités, ou bien est-ce son refus de se conformer aux normes sociales rigides d'une nation où l'homosexualité est criminalisée et marginalisée ?

L'Hypocrisie et le Silence des Défenseurs des Droits de l'Homme

Plus d'un an après, Bobo Périta est toujours emprisonné, tandis que les organisations des droits de l'homme restent étrangement silencieuses. Aucune organisation éminente n'a tiré la sonnette d'alarme sur cette injustice. Il n'y a eu aucun cri international, aucune campagne pour sa libération, et aucune voix pour défendre cet homme qui continue de souffrir sous un régime oppressif.

Pour la communauté LGBT-TG, ce cas est un rappel douloureux des dangers auxquels font face les personnes ouvertement homosexuelles au Togo. Alors que Bobo Périta croupit en prison, où sont les défenseurs des droits humains qui prétendent promouvoir l'égalité, la liberté et la justice ? Pourquoi son cas n'a-t-il pas suscité l'indignation qu'il mérite ?

Un Appel à la Justice

La communauté LGBT-TG ne restera pas les bras croisés alors qu'un des nôtres continue de subir cette grave erreur judiciaire. Nous appelons les organisations internationales, les défenseurs des droits humains et la communauté mondiale à agir immédiatement. Le silence doit cesser. Bobo Périta mérite justice, et il la mérite maintenant. Pour des raisons de sécurité, nous ne diffuserons pas d'informations sur la libération conditionnelle. L'intégration et le retour de Perita dans la communauté LGBT-TG et dans la société togolaise sont un point central.

Il est temps que les responsables soient tenus responsables de ces lois oppressives à l'encontre de la communauté LGBTQ+. Nous ne nous reposerons pas tant que Bobo Périta ne sera pas libéré et que le monde ne reconnaîtra pas l'injustice fondamentale de son arrestation et de sa détention prolongée.

Justice pour Bobo Périta ! Fin du Silence !

Notre communauté LGBTQ+ de Togo, bien que confrontée à des défis colossaux, se bat courageusement pour l'égalité, la dignité et le respect des droits humains fondamentaux. Face à une législation oppressive qui criminalise notre existence, nous continuons à nous organiser dans la clandestinité pour offrir soutien, protection, et espoir à nos membres. Depuis la fondation de LGBT Togo, nous avons œuvré pour promouvoir la santé sexuelle et reproductive, l’intégration sociale et professionnelle des jeunes LGBTQI+, tout en luttant contre la discrimination et les violences dirigées contre notre communauté.

Avec plus de 700 membres enregistrés, nous représentons la voix des personnes marginalisées et persécutées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Notre organisation, bien que interdite par les autorités, poursuit son engagement à soutenir les jeunes vulnérables tout en plaidant pour un avenir où chaque Togolais pourra vivre librement, sans crainte de persécution. Le combat pour la libération de Bobo Périta est un exemple de notre détermination à dénoncer les injustices et à exiger la reconnaissance de nos droits.

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